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ArteHistoire

La Stèle de Montou Irynefer

10 Mai 2013 , Rédigé par Sabrina Ciardo Publié dans #Egyptologie

La stèle d'Irynefer se trouve au Musée d'Art et d'Histoire de Genève sous le numéro d'inventaire D51.

Elle a été acquise grâce au don du consul Drovetti qui consistait à l'époque en 6 stèles en calcaire - dont celle-ci et celle d'Amené -, un papyrus, une momie de faucon, deux vases canopes, un vase et une statue en albâtre. Cette acquisition fut reçue par Pierre Fleuret en 1825.

La stèle est cintrée à la verticale.

Elle mesure 54 cm de haut au centre; 45 cm de haut aux angles supérieurs; large de 43 cm et épaisse de 7 cm environ.

Elle a été gravée dans du calcaire en utilisant une légère gravure en creux et par la suite peinte en noir.

Dans le cintre sont représentés deux yeux Oudjat et un anneau-chen. Les personnages sont séparés par 2 lignes de textes. Au premier registre, il y a une scène d'offrande et au deuxième et troisième registre, le reste de la famille du défunt est représentée.

Les hommes portent un pagne moins triangulaire que celui de l'Ancien Empire et de la 1ère période intermédiaire. Ils portent un collier et aucune perruque.

Les femmes portent toutes une robe longue et moulante.

Les fils d'Irynefer sont représentés plusieurs fois. Quant au grand-père il n'est que mentionné, mais pas représenté.

Une harpiste est représentée au pied de la table d'offrande: la harpe varie de forme au Moyen-Empire, elle est posée au sol, elle possède encore 5 cordes comme à l'Ancien Empire, mais elle adopte la forme de "pelle" typique de Thèbes. Au Nouvel Empire, les cordes vont augmenter à 20 et les harpistes seront représentés debout.

Les deux premières lignes de textes et quelques noms sont encadrés. Cette stèle ressemble beaucoup à celle qui se trouve dans le Musée d'Archéologie méditerranéenne de Marseille.

Stèle du scribe Montou-Ouser

Stèle du scribe Montou-Ouser

Traduction des deux premières lignes:

Offrande que fait le roi à Osiris, grand dieu, seigneur d'Abydos et à Oupouaout, seigneur de la nécropole. Afin qu'il accorde une offrande invocatoire en pain, bière, bœufs oiseau, albâtre, tissu, encens et en onguents, ainsi que toute bonne chose pure pour le ka du prêtre pu de Montou, Irynefer, engendré d'Imery, justifié, né de Iouenes-seneb.

Le reste du texte sont les noms de la famille d'Irynefer.

D'après Wiedemann et Pörtner, ainsi que Henri Wild, l'arbre généalogique se compose ainsi:

Iounes-seneb (grand-père)

Iymery (père) et Hapou (oncle)

Ouaouseneb (mère)

Montouhotep (frère), Menetchousat (belle-soeur), Moutneb (neveu), Ankheneraou (neveu)

Fils: Iymerou, Montouii, Ptahesankh, Senebefentchaouef

Fille: Ioutibou (harpiste), Reneousir, Hemetnefertinentouef

Ankhib (femme d'Iymerou)

Les hommes, comme il a été mentionné plus haut, ne portent pas de perruques tout simplement parce qu'ils sont prêtres purs, donc leur crâne était rasé.

Une erreur se trouve dans le titre d'Irynefer. Au mot ouâb, le scribe-sculpteur a ajouté un t en confondant la formule kh.t nb.t nfr.t wab.t

Deux titres typiques du Moyen Empire sont: Intendante d'un appartement et la Citoyenne.

Les noms de la famille sont presque tous composé avec le nom du dieu Montou, dieu faucon de Thèbes et patron de plusieurs souverains de la 11ème dynastie, puis par la suite des prêtres au Moyen Empire.

Pour la datation, il faut se baser sur les noms déjà mentionné plus haut. Dans la formule d'offrande de nouveaux éléments apparaissent à la 12ème dynastie: di=sn devant le pr.t-hrw, ainsi que la forme d'Osiris représenté par le siège à baldaquin. Le n k3 n apparaît aussi à cette période là sous Sésostris I.

La forme est typique du Moyen Empire. La scène d'offrande se trouve sous le texte, les yeux Oudjat et le signe chen apparaissent aussi. Dès le Moyen Empire, la famille prend une place très importante créant ainsi des arbres généalogique.

Cette stèle proviendrait peut-être d'Abydos, car dès le Moyen Empire, les personnes voulaient être enterré à cet endroit pour être proche d'Osiris. S'ils ne pouvaient pas se faire inhumer dans ce lieu, ils laissaient une stèle qui faisait office de tombe.

Les dieux mentionnés sont Osiris et Oupouaout, tous deux dieux d'Abydos.

Stèle du prêtre pur Montou Irynefer

Stèle du prêtre pur Montou Irynefer

Bibliographie:

Christine et Dimitri MEEKS, Gisèle Piérini, La Collection égyptienne, guide du visiteur. Musées de Marseille, p. 60-61.

Claude Ritschard et al., Voyages en Égypte, de l'Antiquité au début du XXe siècle, Genève, Musée d'art et d'histoire, Genève, La Baconnière/Arts, 2003, p. 103-104.

La musique et la danse dans l'Antiquité : regards sur les collections du Musée d'art et d'histoire de Genève / publié par P. Birchler Emery, B. Bottini ... [et al.]. Genève, Université de Genève-Unité d'archéologie classique, 1996, p. 75-76.

« Stèles égyptiennes », Luc Limme (dir.), Bruxelles, Musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles, 1979, p. 6-10.

W.A.Ward, Essays on Feminine Titles of The Middle Kingdom and related subjects, Beirut, 1986.

Wiedemann-Pörtner. Aegyptische Grabsteine und Denksteine aus verschiedenen Sammlungen, III. 1906., p. 6 - 7

Wild, Henri, « Champollion à Genève », BIFAO 72 (1972), p. 30-31.

« Les stèles égyptiennes », http://users.belgacom.net/stelesegyptiennes/egypto_stele_funeraire.htm, consulté le 29.04.13

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